Barachois de Malbaie (QC036)

Barachois de Malbaie (QC036)

Percé, Québec

Description du site

Le site du barachois de Malbaie est situé à 11 km au nord-est de la ville de Percé, à l'extrémité est de la péninsule gaspésienne. Il comprend les zones aquatiques et terrestres qui se situent entre la longue et étroite barre de sable qui se déroule à l'est et la route 132, à l'ouest. Le site présente une variété d'habitats, tels que des marais, des forêts et une tourbière ombrotrophe. Cette dernière constitue un habitat rare pour la région gaspésienne et comporte des plantes arctiques et alpines qui sont considérées rares au Québec. Les eaux du secteur contiennent également une grande diversité de zooplancton et autre faune benthique révélant leur forte productivité biologique. Jusqu'à présent, 16 espèces de mammifères marins ont été observés à ce site.

Oiseaux

Le site constitue une importante halte migratoire pour la sauvagine, et plus particulièrement pour les bernaches et les canards barboteurs. C'est ainsi qu'au printemps, un grand nombre de Bernaches cravants utilisent le secteur pour se nourrir; un pic de 2000 individus ayant été enregistré en 1979, ce qui correspond à environ 1,6 % de la population de l'Est pour cette espèce.

La liste des oiseaux du site, qui date de 1978, fait état de 189 espèces, un nombre impressionnant considérant l'étendue du secteur étudié. En tout, 102 espèces nicheuses, 65 espèces migratrices et 22 espèces désignées comme visiteur occasionnel ont été observées à ce site. Si l'on tient compte des saisons, on retrouverait à cet endroit 155 espèces au printemps et à l'automne, 124 en été et 20 en hiver. Au cours de la période migratoire, le site héberge de nombreuses espèces de canards barboteurs, dont le Canard noir (685 individus recensés à l'automne de 1976), les Sarcelles d'hiver et à ailes bleues ainsi que les Canards colvert et branchu. La Bernache du Canada peut également y être observée en grand nombre au printemps, comme le démontre le total de 6000 individus établi en 1982. En plus de ces espèces, le site accueille un bon nombre de goélands, de sternes, de hérons, de cormorans et de limicoles. Enfin, il n'est pas rare que des observations d'oiseaux pélagiques volant au large, tels que le Fou de Bassan et la Mouette tridactyle, soient effectuées au cours de cette même période, et particulièrement à l'automne.

Le site du barachois de Malbaie offre également au Râle jaune un territoire de nidification adéquat pour cette espèce (cinq secteurs possèdent le type d'habitat requis par cet oiseau à l'intérieur de la péninsule gaspésienne) : le marais peut en effet abriter jusqu'à cinq mâles reproducteurs, et il s'agit d'un des deux sites au Québec où des nids de cette espèce relativement discrète ont été trouvés.

Au cours de la période migratoire, le site est également fréquenté par un petit nombre d'Arlequins plongeurs de la population de l'Est et de Hiboux des marais, deux espèces en péril au niveau national. Le site accueille également d'autres espèces rares, telles que le Grèbe esclavon, la Sterne caspienne et le Bruant de Nelson.

Enjeux de conservation

L'exploitation forestière et la construction de la voie ferrée ont déjà endommagé certaines parties du site, notamment le long de la côte. Le site fait partie de la zone d'intervention prioritaire (ZIP) de la Baie-des-Chaleurs. Conservation de la nature Canada est propriétaire de 0,58 km2 de terres, qu'il a acquises dans le but d'en assurer la préservation. l'organisme y réalise des activités d'intendance et de surveillance, ainsi que le suivi d'espèces fauniques floristiques. Le secteur du barachois est géré par un comité local, le Comité de concertation du barachois de Malbaie, lequel veille à la mise en valeur et à la protection du barachois Malbaie dans une perspective de développement durable.

Habitat du poisson

La région est caractérisée par une mosaïque d'habitats hébergeant un large éventail d'espèces marines et migratrices. Les barachois, les herbiers de zostère marine et les estuaires de rivières sont des endroits de prédilection pour plusieurs espèces de poissons et de mollusques comme les épinoches, la plie rouge et la mye commune. En mer, le maquereau bleu, le hareng atlantique, l'éperlan arc-en-ciel, le homard d'Amérique, le crabe des neiges, le crabe commun et le pétoncle font l'objet de pêche commerciale. Au début de l'été, le capelan vient rouler sur les plages pour s'y reproduire. La présence de plusieurs rivières à saumon dans le secteur attire de nombreux pêcheurs sportifs. Ces rivières abritent également l'omble de fontaine et l'anguille d'Amérique.

Les principales pressions sur les populations ichtyennes du secteur sont la surpêche et la destruction de l'habitat du poisson, tel l'assèchement des milieux humides et la perte des berges (érosion, enrochement). La foresterie représente également une menace puisqu'elle occasionne d'importants changements dans les cours d'eau du territoire comme l'augmentation de l'apport de sédiments, du débit et de la température de l'eau.

Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Capelan
Choquemort
Crabe commun
Éperlan arc-en-ciel
Épinoches
Hareng atlantique
Lançon d'Amérique
Maquereau bleu
Moule bleue
Mye commune
Omble de fontaine
Pétoncle d'Islande
Pétoncle géant
Plie grise
Plie rouge
Poulamon atlantique
Saumon atlantique

Catégories ZICO Habitats Usages Menaces Potencielles ou Existantes Status de Protection

• Fou de Bassan5 000 (max.)
• Mergule nain30 (max.)
• Macreuse à bec jaune5 000 (max.)
• Goéland argenté5 000 (max.)
• Garrot d'Islande170 (max.)
• Petit Pingouin600 (max.)