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Batture aux Alouettes et embouchure du Saguenay (QC091)

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Batture aux Alouettes et embouchure du Saguenay (QC091)

Baie-Sainte-Catherine, Québec

Latitude 48,072°N
Longitude 69,712°O
Altitude 0 - 255m
Superficie 62,17km²

Description du site

Le site est situé sur la rive nord de l'estuaire moyen du Saint-Laurent, tout à côté du village de Baie-Sainte-Catherine. Il comprend le vaste secteur intertidal qui subit l'action des fortes marées, les eaux plus profondes situées à l'embouchure de la rivière Saguenay et une petite section boisée composée principalement de peuplements mixtes. La batture aux Alouettes présente l'un des rares marais salants à spartines alterniflores (Spartina alterniflora) à occuper la rive nord du Saint-Laurent. Il est à noter que l'îlot aux Alouettes, qui se trouve à l'intérieur de la batture, fait lui aussi partie du site.

Oiseaux

La batture est principalement reconnue pour ses importants groupes de limicoles qui s'y arrêtent durant les migrations, ce qui lui a permis notamment d'être identifiée comme un site potentiel du Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage de l'hémisphère occidental. Le nombre d'oiseaux présents à ce site est probablement sous-estimé étant donné que les vasières peuvent atteindre jusqu'à 5 km par endroit, ce qui rend les recensements difficiles à effectuer. Ainsi, il est probable que le nombre d'oiseaux qui fréquentent le secteur rencontre le seuil national de 10 000 individus, bien que le nombre maximum rapporté jusqu'à présent fasse mention de 8632 individus, en 1989. Trois espèces présentent toutefois sans hésitation des nombres significatifs; il s'agit des Bécasseaux maubèche, sanderling et violet. Jusqu'à 1600 Bécasseaux maubèches ont ainsi déjà été dénombrés en une seule journée à cet endroit, ce qui représente plus de 1 % de la population nord-américaine pour cette espèce. Quant au Bécasseau sanderling, il obtient le premier rang du nombre d'oiseaux rapportés durant une journée parmi toutes les espèces de limicoles avec 2800 individus à avoir été notés en 1989, ce qui équivaut à plus de 1 % de la population mondiale pour cette espèce. Pour ce qui est du Bécasseau violet, le recensement hivernal de 1999 a permis de dénombrer 120 individus. Parmi les autres espèces de limicoles régulièrement aperçues, on note le Pluvier argenté (600 individus à l'automne de 1989), le Tournepierre à collier, le Bécasseau variable (2000 individus à l'automne de 1989), le Bécasseau de Baird et le Bécasseau à poitrine cendrée.

Le site accueille également un bon nombre de sauvagine et ce, à différentes périodes de l'année. Durant l'hiver, l'embouchure du Saguenay est ainsi fréquentée par les canards plongeurs parmi lesquels figure le Garrot d'Islande, une espèce à statut précaire au niveau national. On y a observé 150 individus en 1999, ce qui représente 5 % de la population de l'Est pour cette espèce, et il est à noter que 500 individus ont aussi déjà été aperçus à cet endroit en 1978. Le site est également utilisé par un grand nombre d'Hareldes kakawis avec un maximum de 25 000 individus atteint en 1978 et 15 000 individus notés en 1991. Le Garrot à oeil d'or est lui aussi présent dans le secteur en bon nombre. À l'automne, le site possède une importance régionale pour la sauvagine, et plus particulièrement pour les canards barboteurs. L'Arlequin plongeur (pop. de l'Est), une espèce en danger de disparition au niveau national, y est ainsi aperçu à l'occasion durant cette période. En été, le site héberge également quelques Eiders à duvet nicheurs avec une moyenne de 915 individus établie à partir des données de recensement effectué entre 1992 et 1996; ce chiffre correspond à un peu plus de 1 % pour la population nord-américaine pour cette espèce (s.e. dresseri).

Le site abrite également d'autres espèces nicheuses, dont trois qui vivent en colonie, soit le Cormoran à aigrettes (moyenne de 868 individus calculée à partir des données de quatre années, de 1987 à 1999), le Goéland marin (303 nids en 1999) et le Goéland argenté (120 nids en 1999). Depuis 1988, le site héberge également quelques Pygargues à tête blanche. Jusqu'à 2 nids ont déjà été trouvés dans la partie boisée du site; il s'agit d'un des quarante sites de nidification connus pour cette espèce au Québec. À l'automne, le site est également utilisé par un grand nombre de Mouettes tridactyles avec 4500 individus à avoir été dénombrés en 1993.

Enfin, durant la migration printanière, le site peut parfois être visité par un grand nombre de Bruants des neiges, de Bruants lapons et d'Alouettes cornues. Le Busard Saint-Martin et le Hibou des marais, une espèce à statut précaire, s'y présentent, quant à eux, en petit nombre.

Enjeux de conservation

La partie du site qui est incluse entre la plus basse et la plus haute limite des marées est comprise à l'intérieur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. La batture comprend également trois Habitats fauniques (deux aires de concentration d'oiseaux aquatiques et une colonie d'oiseaux (île aux Alouettes)), un statut qui interdit toute activité pouvant modifier l'habitat à ces endroits. Le site fait également partie de la Réserve mondiale de la biosphère de Charlevoix et sera inclus dans une Zone d'intervention prioritaire.

Étant donné le nombre important de navires qui empruntent la voie maritime du Saint-Laurent, un déversement d'hydrocarbures est toujours à craindre. Enfin, malgré les efforts qui ont été entrepris pour réduire la quantité de polluants industriels, ceux-ci s'avèrent toujours présents dans le secteur. La même chose s'applique pour tout autre type de contaminants. Les effets de ces derniers sont toujours mal connus.

Habitat du poisson

Le paysage du secteur est composé de marais salés, d'estrans rocheux, d'estrans vaseux, d'estuaires de rivières et de longues plages de sable. La rencontre des eaux froides et bien oxygénées, avec les eaux plus chaudes du Saint-Laurent, entraîne une biodiversité sous-marine hors du commun. Plusieurs espèces marines sont exploitées commercialement, tels le buccin commun, la mye commune, l'oursin vert, la mactre de Stimpson, le crabe des neiges et le hareng atlantique. En outre, la cueillette de la mye commune lors des marées basses est une activité récréative répandue dans l'ensemble de la région de la Côte-Nord. La rive nord de l'estuaire héberge également une variété d'espèces pélagiques occupant un rôle important dans la chaîne alimentaire, tels le capelan et l'éperlan arc-en-ciel qui sont aussi pêchés de manière récréative.

L'habitat du poisson est touché par l'érosion côtière, le développement résidentiel, le harnachement de rivières et la villégiature. De plus, la présence d'industries affecte la qualité de l'eau par le rejet de substances polluantes. Le Saumon atlantique est sujet à la contamination par bioaccumulation des résidus d'alumineries.

Principales espèces présentes :
Capelan
Crabe des neiges
Hareng atlantique
Mactre de Stimpson
Mye commune
Oursin vert
Saumon atlantique

Flore

Le paysage littoral de la région est ponctué de marais salés. Les espèces végétales qui y poussent sont particulièrement bien adaptées aux rigueurs du milieu. Elles occupent différentes parties du marais en fonction de leur tolérance à la salinité de l'eau et aux périodes d'immersions causées par les marées. On y retrouve principalement la spartine alterniflore, la spartine étalée et la salicorne d'Europe. La formation serrée des tiges et l'impressionnant réseau racinaire de la spartine alterniflore favorisent le dépôt et la rétention des sédiments, réduisant ainsi l'érosion côtière. Dans les secteurs à faibles courants, la zostère marine colonise les sols vaseux, tandis que les algues marines prennent pied sur les substrats rocheux.

La destruction et la perte d'habitat (par le remblayage des rives, l'assèchement des marais, l'urbanisation) sont les principales menaces qui affectent les écosystèmes du secteur. La pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants. La propagation d'espèces envahissantes est à surveiller. Il est à noter que la région abrite 18 espèces floristiques endémiques, dont 2 espèces menacées au Québec.

Principales espèces présentes :
Spartine alterniflore – espèce vedette
Salicorne d'Europe
Spartine étalée
Zostère marine

Catégories ZICO Habitats Usages Menaces Potencielles ou Existantes Status de Protection
Canard noir
Nombre Année Saison
6 2002015Automne
5 0002002Automne
3 0001978Automne
Mergule nain
Nombre Année Saison
1002004Hiver
2502003Hiver
Bécasseau violet
Nombre Année Saison
2252020Hiver
2502019Hiver
300 - 1 0002018Hiver
278 - 1 9752017Hiver
3202017Automne
200 - 3002016Hiver
200 - 2212013Hiver
2002011Hiver
300 - 3252009Hiver
1201999Hiver
Harelde kakawi
Nombre Année Saison
10 0002011Printemps
15 0001991Hiver
Bécasseau maubèche
Nombre Année Saison
1 6001989Automne
Goéland arctique (kumlieni/glaucoides)
Nombre Année Saison
1 0002014Hiver
Mouette pygmée
Nombre Année Saison
22013Automne
Garrot d'Islande
Nombre Année Saison
50 - 1502020Hiver
45 - 512019Hiver
50 - 622018Automne
502017Hiver
2002017Automne
35 - 1002015Hiver
1902014Hiver
100 - 1 2502013Hiver
150 - 2002011Hiver
402011Printemps
140 - 4392009Hiver
70 - 2 1002005Hiver
502004Hiver
150 - 7002003Hiver
5002003Printemps
50 - 1 3502002Hiver
752000Hiver
150 - 3001999Hiver
1001994Hiver
Bécasseau sanderling
Nombre Année Saison
2 8001989Automne