Forestville, Québec
Comme la voie maritime du Saint-Laurent est empruntée par un très grand nombre de navires, il est toujours à craindre qu'un déversement d'hydrocarbures se produise. Les canards qui fréquentent les milieux marins sont très vulnérables à ce type de pollution, particulièrement durant la période de mue. Comme les macreuses semblent utiliser les mêmes territoires de repos et de mue année après année, les entreprises conchylicoles (élevage des coquillages) devraient éviter ces secteurs, car la présence de canards pourrait avoir un impact important sur la productivité de ce type d'exploitation. La collecte de coquillages devrait aussi être réglementée dans ces secteurs étant donné que cette activité pourrait avoir une influence sur la quantité de nourriture disponible pour les macreuses. Le passage des bateaux, que ce soit au niveau récréatif ou commercial, pourrait aussi s'avérer une cause de dérangement des macreuses au printemps et au cours de l'été.
Les recensements aériens qui ont été réalisés au cours des printemps et des étés de 1994 et de 1995 le long des rives sud et nord du Saint-Laurent ont permis de démontrer que le plateau sous-marin compris à l'intérieur de ce site s'avérait une importante aire de repos et de mue pour les macreuses, et plus particulièrement pour les Macreuses noire et à front blanc. Le 2 mai 1995, 9720 macreuses y étaient présentes. Une semaine plus tard, un maximum de 20 732 individus y était rapporté. Il s'agit d'un chiffre significatif au niveau mondial pour ce qui est de la concentration de sauvagine. Bien que le nombre exact de chaque espèce n'ait pas été déterminé, il est presque certain que le nombre de Macreuses noire et à front blanc s'avère significatif au niveau mondial pour chacune des deux espèces. Comme l'indiquent les décomptes, après la mi-mai, les oiseaux délaissent rapidement l'endroit pour aller rejoindre leur territoire de nidification : le 23 mai 1995, seulement 228 individus y étaient encore présents. Il a été constaté qu'au printemps, la répartition des macreuses variait en partie en fonction de l'endroit et de la période de frai des harengs.
Une étude non datée mentionne qu'un nombre impressionnant de macreuses et d'eiders, soit entre 100 000 et 200 000 individus, fréquenteraient les eaux du secteur délimité par les municipalités de Forestville et de Sainte-Anne-de-Portneuf.
Il est connu que les macreuses parcourent des milliers de kilomètres en vue de rejoindre leur territoire de mue favori. À la fin de juin, plusieurs oiseaux sont ainsi de retour dans le secteur, comme le dévoilent les 5000 individus qui ont été recensés le 27 juillet 1994. Les Macreuses à front blanc forment la majorité de l'ensemble, ce qui est probablement expliqué par le fait que leur territoire de nidification se situe le plus au sud parmi les macreuses. Néanmoins, il a été noté que quelques Macreuses noires fréquentaient aussi le secteur durant cette période. La majorité des Macreuses noires utilisent le site de la baie James lors de la période de mue.
La Macreuse brune est aussi présente à ce site, mais en nombre beaucoup moins important. Au cours des trois recensements qui ont été effectués en mai 1995, moins de 1000 individus de cette espèce ont été identifiés. Un petit nombre a aussi été observé lors de la période de mue en juillet 1994.
Les recensements ont aussi permis de rapporter un petit nombre d'Eiders à duvet, bien qu'à cette période la plupart des oiseaux soient encore regroupés près des îles où ils ont niché (le site n'en compte pas). Les trois décomptes qui ont été effectués en mai 1995 ont permis de répertorier 28, 349 et 93 oiseaux.
L’île à Calculot fait partie de la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan. L’accès à l’île est interdit durant la saison de nidification, mais le dérangement des oiseaux occasionné par les plaisanciers demeure une menace. Malgré la stricte réglementation du parc, la collecte illégale des oeufs et le braconnage s’avèrent parfois un problème. Comme la voie maritime du Saint-Laurent est l’une des plus importantes en Amérique du Nord, il est toujours à craindre qu’un déversement d’hydrocarbures se produise.
Le paysage du secteur est composé de marais salés, d'estrans rocheux, d'estrans vaseux, d'estuaires de rivières et de longues plages de sable. La rencontre des eaux froides et bien oxygénées, avec les eaux plus chaudes du Saint-Laurent, entraîne une biodiversité sous-marine hors du commun. Plusieurs espèces marines sont exploitées commercialement, tels le buccin commun, la mye commune, l'oursin vert, la mactre de Stimpson, le crabe des neiges et le hareng atlantique. En outre, la cueillette de la mye commune lors des marées basses est une activité récréative répandue dans l'ensemble de la région de la Côte-Nord. La rive nord de l'estuaire héberge également une variété d'espèces pélagiques occupant un rôle important dans la chaîne alimentaire, tels le capelan et l'éperlan arc-en-ciel qui sont aussi pêchés de manière récréative.
L'habitat du poisson est touché par l'érosion côtière, le développement résidentiel, le harnachement de rivières et la villégiature. De plus, la présence d'industries affecte la qualité de l'eau par le rejet de substances polluantes. Le Saumon atlantique est sujet à la contamination par bioaccumulation des résidus d'alumineries.
Principales espèces présentes :
Capelan
Crabe des neiges
Hareng atlantique
Mactre de Stimpson
Mye commune
Oursin vert
Saumon atlantique
La salinité des eaux du Saint-Laurent conditionne fortement la flore des habitats côtiers de la région. Les marais salés sont dominés par la spartine étalée, la spartine pectinée, le fétuque rouge et le carex paléacé. On y retrouve également, dans des proportions variables, une panoplie de plantes typiques du littoral estuarien : gesse maritime, livèche écossaise, Caquillier édentulé, glauce maritime, etc. Dans les zones submergées où le substrat est fin et le courant faible croît la zostère marine. Les herbiers de zostère abritent une biodiversité étonnante : mollusques, crustacés, poissons… qui attirent leur lot de prédateurs. De nombreux oiseaux piscivores, tel le grand héron, viennent y pêcher leur repas. La bernache cravant, quant à elle, entretient un lien étroit avec ce milieu puisque les parties souterraines de la zostère marine sont à la base de sa diète.
La perte d'habitats, que ce soit en raison d'interventions humaines (drainage des milieux humides, constructions de routes, étalement urbain, etc.) ou causée par des phénomènes naturels (érosion côtière), cause des pressions importantes pour la flore. De même, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.
Principales espèces présentes :
Caquillier édentulé
Carex paléacé
Fétuque rouge
Gesse maritime
Glauce maritime
Livèche écossaise
Spartine étalée
Spartine pectinée
Zostère marine
Macreuse à front blanc | ||
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Nombre | Année | Saison |
15 000 | 2021 | Automne |
5 500 | 2016 | Automne |
9 000 - 10 000 | 2014 | Automne |
9 200 | 2014 | Été |
12 000 | 2013 | Automne |
16 000 | 2012 | Automne |
50 000 | 2011 | Automne |
Macreuse à bec jaune | ||
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Nombre | Année | Saison |
5 000 | 2016 | Printemps |
3 000 | 2012 | Automne |
Macreuse à ailes blanches | ||
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Nombre | Année | Saison |
6 500 | 2012 | Automne |
6 000 | 2003 | Été |
Plongeon catmarin | ||
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Nombre | Année | Saison |
500 | 2011 | Printemps |
Mouette pygmée | ||
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Nombre | Année | Saison |
2 | 2020 | Été |
Eider à duvet | ||
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Nombre | Année | Saison |
10 000 | 2017 | Automne |
28 - 349 | 1995 | Printemps |